Collaboration pour explorer la prévention des maladies infectieuses dans les collectivités autochtones
Posted on February 6, 2012Des chercheurs de l’École de médecine du Nord de l’Ontario travaillent pour créer des vaccins qui pourraient empêcher la propagation de deux maladies infectieuses dans les populations autochtones du pays, et en particulier dans le Nord de l’Ontario. De concert avec le Conseil national de recherches du Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, des chercheurs espèrent mettre au point un vaccin contre les infections par les bactéries Haemophilys Influenzae de type A et Helicobacter pylori qui peuvent être mortelles. Ces maladies et le travail effectué sont décrits ci-dessous :
Haemophilys Influenzae de type A
Haemophilys Influenzae vit souvent chez des hôtes sans être détecté puis se répand chez les personnes âgées et celles ayant un système immunitaire compromis. Au Canada, elle se trouve surtout dans les populations autochtones du Nord de l’Ontario, où son incidence est la plus forte en dehors de l’Arctique nord-américain. Cette maladie grave affecte sept personnes sur cent mille.
Il s’agit d’une maladie très rare dont il existe peu de cas en Amérique du Nord, mais qui s’est manifestée surtout chez des populations autochtones, comme les Navajos et les Apaches de White Mountain aux États Unis. « Par comparaison, avant la vaccination des enfants contre Haemophilys Influenzae de type B (Hib) [un proche parent de Haemophilys Influenzae de type A], l’incidence de Hib invasive en Ontario était de 1,42/100 000 personnes par an » a expliqué la Dre Marina Ulanova, immunologue et membre du corps professoral de l’École de médecine du Nord de l’Ontario.
La Dre Ulanova a découvert que, dans le Nord de l’Ontario, les jeunes enfants autochtones, ainsi que des adultes atteints de maladies sous-jacentes sérieuses, comme une maladie chronique des poumons, des reins ou du cœur, risquent le plus d’avoir cette infection. Celle-ci peut être très dangereuse et se présenter comme une infection sanguine appelée « sepsie » et une méningite (une infection du cerveau qui peut avoir de graves conséquences sur le développement de l’enfant). « La mise au point d’un vaccin signifierait que les populations autochtones du Nord pourraient être mieux protégées contre la bactérie Haemophilys Influenzae » a-t-elle ajouté.
Helicobacter pylori
L’infection à Helicobacter pylori (H. pylori) est prévalente et infecte plus de la moitié de la population mondiale. Même si bien des gens n’ont pas de symptômes, entre 10 et 15 p. 100 développent des ulcères gastroduodénaux et 3 p. 100 un cancer de l’estomac. De plus, les infections à H. pylori ont été associées au cancer colorectal, du foie, du poumon, du pancréas et du larynx.
Les membres des Premières nations sont particulièrement susceptibles aux ulcères gastroduodénaux et affichent une prévalence très marquée d’infection à H. pylori. Une étude menée dans le nord du Manitoba a révélé un taux d’infection de 95 p. 100 dans les collectivités des Premières nations. Cette infection bactérienne est particulièrement préoccupante pour le Nord de l’Ontario car il n’existe actuellement pas de données épidémiologiques à ce sujet pour la région.
« Nous prévoyons d’établir une collection d’isolats de H. pylori provenant de cas cliniques de tout le Nord de l’Ontario afin de pouvoir caractériser les souches pertinentes pour notre région. L’analyse des caractéristiques de ces souches nous permettra non seulement de concevoir des plans de traitement plus fructueux mais aussi de déterminer les cibles de vaccins potentiels pour mettre au point un vaccin inoffensif et efficace contre H. pylori » a expliqué le Dr Francisco Diaz-Mitoma, vice-président à la recherche d’Horizon Santé-Nord et membre du corps professoral de l’École de médecine du Nord de l’Ontario.