Le Conseil de la qualité des soins oncologiques de l’Ontario décerne son Prix de l’innovation à des membres du corps professoral de l’EMNO
Posted on April 19, 2012Une étude sur la prévention du cancer menée par des membres du corps professoral de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) en partenariat avec dix collectivités des Premières nations du Nord-Ouest de l’Ontario a retenu l’attention du Conseil de la qualité des soins oncologiques de l’Ontario. Cette étude, intitulée Engaging First Nations Women in Cervical Cancer Screening : Assessing Factors Related to Screening and Uptake of Self-Sampling a valu à l’équipe le Prix de l’innovation de 2011 du Conseil. « Notre équipe a conçu une étude sur la prévention du cancer respectueuse de la culture avec ses partenaires des Premières nations. La reconnaissance de ce processus et de l’aspect scientifique de l’étude au niveau provincial est remarquable » a déclaré Marion Maar, Ph. D., membre du corps professoral de l’EMNO, anthropologue médicale et co-chercheuse principale de l’étude.
Mme Ingeborg Zehbe, Ph. D. (chercheuse principale et scientifique au Thunder Bay Regional Research Institute) explique que le cancer du col de l’utérus est le troisième des cancers les plus communs chez les Canadiennes âgées de 20 à 49 ans. Il est toujours lié au papillomavirus et il est possible de le prévenir en effectuant un dépistage régulièrement. Cependant, beaucoup de femmes autochtones n’ont pas de dépistage régulier, ce qui peut expliquer la prévalence plus importante de ce cancer dans cette population que chez les autres Canadiennes.
En particulier, l’étude vise à améliorer la sensibilisation au cancer du col de l’utérus, son lien avec le papillomavirus, et sa prévention par le dépistage en élaborant des campagnes et des ressources éducationnelles appropriées à la culture. Elle comprendra également un processus d’auto-échantillonnage et un test de dépistage du papillomavirus en remplacement du test Pap (Papanicolaou).
Amy Nahwegahbow, la coordonnatrice de l’étude et membre de la Première nation de Whitefish River, connaît fort bien les questions de santé des Premières nations : « L’étude permettra entre autre de mettre au point des méthodes et des approches holistiques de dépistage respectueuses de la culture qui inciteront davantage de femmes autochtones à effectuer le dépistage et entraîneront un meilleur pronostic pour celles qui risquent d’avoir un cancer du col de l’utérus ».
Résultats potentiels pour les populations autochtones
L’étude, qui devrait durer trois ans, bénéficie d’une subvention de fonctionnement de 594 505 $ des Instituts de recherche en santé du Canada. Mesdames Zehbe et Maar, Ph. D. mèneront l’étude avec les Drs Alberto Severini (University of Manitoba), Gina Ogilvie (British Columbia Centre for Disease Control) et Nicholas Escott (Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay) ainsi que Julian Little, Ph. D. (Université d’Ottawa), Ann Burchell, Ph. D. (Ontario HIV Treatment Network) et Helle Moeller, Ph. D. (Lakehead University).
Environ mille femmes autochtones du Nord-Ouest de l’Ontario âgées de 25 à 70 ans seront invitées à participer à l’étude. Un élément clé de cette étude est l’accent sur l’établissement de relations de confiance avec les communautés des Premières nations afin d’y réduire le fardeau du cancer du col de l’utérus. Les membres des Premières nations, en particulier les femmes, participeront à tous les processus de prise de décision. Ce travail facilitera la mise en œuvre d’un programme organisé de dépistage du cancer du col de l’utérus qui cadre avec les besoins culturels des femmes autochtones. Il guidera en outre la conception de vaccins prophylactiques précisément adaptés aux types de papillomavirus qui, selon des études connexes, prévalent réellement dans les Premières nations.
« Ces chercheurs mettent de l’avant de nouveaux programmes novateurs visant à réduire le risque de cancer et à améliorer les soins oncologiques, a déclaré le Dr Roger Strasser, doyen de l’EMNO. Le prix récompense des pratiques exemplaires qui améliorent la qualité et la valeur des programmes de soins en Ontario. Nous nous réjouissons que des chefs de file de notre région soient récompensés pour leurs précieuses contributions à l’amélioration de la santé des gens et des communautés du Nord de l’Ontario. »