Voici l’objet cérémonial « Nsidwaamjigan » créé pour l’ouverture des collations des grades de l’Université de l’EMNO
Posted on September 22, 2023Le 26 mai 2023, des centaines de personnes se sont respectueusement tenues debout en silence pour écouter les puissants sons des chants et tambours autochtones en attendant l’arrivée des diplômées et diplômés. Ensuite, la procession de la collation des grades officielle a commencé, guidée par une tête d’aigle sculptée.
Cette tête soigneusement taillée est au bout de Nsidwaamjigan, le magnifique nouvel objet cérémonial qui ouvrira dorénavant toutes les collations des grades de l’Université de l’EMNO. Œuvre de l’artiste algonquin Bradly (marcheur des rêves) MacDonald, un Waskabe (aide) basé à North Bay, Nsidwaamjigan signifie « reconnaît les accomplissements » en anishnawbemowin, et l’objet en forme de bâton a été nommé par un groupe de sages et de gardiens du savoir.
Apprenez à prononcer Nsidwaamjigan
Même si Nsidwaamjigan a quelques similitudes avec une masse ou un bâton de cérémonie, il est aussi distinct. C’est pourquoi les sages et les gardiens du savoir ont résolu de l’appeler par son nom seulement : Nsidwaamjigan.
Pour l’artiste, la création de cet objet était un moyen important d’honorer les guérisseurs : « Chaque personne qui vient à l’Université de l’EMNO est un guérisseur. Le parcours le plus altruiste est celui du guérisseur. C’est un engagement difficile. Beaucoup de guérisseurs renoncent à différents éléments de leur vie et se concentrent sur la vie des autres. Les guérisseurs sont extrêmement importants ».
« Les guérisseurs voient des milliers de visages, poursuit-il. Il faut un grand engagement. Vous faites honneur aux personnes que vous servez ainsi qu’à leurs futures générations. »
Lorsque M. MacDonald parle de Nsidwaamjigan, il est clair que l’objet est enraciné dans la philosophie de l’interconnexion : « Au lieu de dire que certaines choses ont une âme et que d’autres n’en ont pas, nous reconnaissons que chaque chose à une âme. Nous possédons en nous tout ce qui nous lie à tout. Il s’agit de savoir dans quelle mesure nous pouvons trouver et aimer les éléments. Tout dans la vie est sacré. La racine de chaque chose dans la vie est le caractère sacré de la façon dont nous traitons les choses ».
Nsidwaamjigan a la forme d’un arbre qui représente l’arbre de vie. Il comporte des pétroglyphes qui symbolisent le caractère sacré des liens familiaux. Les pétroglyphes « existent depuis le début » et remontent au « plus vieux, la Voie lactée ». Il comporte quatre branches, noire, rouge, jaune et blanche, qui représentent les gardiens de différentes directions de l’univers et de la Terre ainsi que l’équilibre entre toutes les choses. L’aigle au sommet de Nsidwaamjigan représente le soleil, l’éveil, l’illumination d’une personne et la prise de conscience de ce que signifie être un guérisseur.
L’histoire des masses cérémonielles est enracinée dans le colonialisme. Les premières masses datent de l’Âge de pierre; c’étaient des bâtons utilisés pour protéger le roi. De nos jours, les masses sont présentes dans de nombreuses assemblées législatives (en fait certains gouvernements ne peuvent pas se rassembler si la masse n’est pas présente) et elles représentent l’autorité. Le Canada est l’un des nombreux pays du Commonwealth où une masse représente l’autorité du roi Charles III à la Chambre des communes.
Les masses sont également utilisées depuis longtemps dans les collations des grades. En Grande-Bretagne, la plus ancienne masse historique date du XVe siècle et appartient à l’University of Saint Andrews et à l’University of Glasgow. À une époque où seuls les hommes blancs allaient à l’université, les collations des grades étaient des regroupements de la haute société, et les masses servaient principalement à protéger contre les attaques en plus d’être utilisées dans les cérémonies.
Dans le monde universitaire d’aujourd’hui, une masse représente l’autorité indépendante de l’université. Dans le contexte nord-américain, elles servent principalement pour les collations des grades.
MacDonald reconnaît l’origine coloniale de l’objet et souligne qu’il a une autre signification pour lui : « C’est le symbole de l’honneur des gens. C’est leur honneur qui les guide et guide ce qu’ils font. C’est un outil d’habilitation plutôt que de contrôle. Ce n’est pas un bâton de guerre. Il indique aux gens qu’ils vont être honorés. Nous vous honorons parce que vous êtes un guérisseur.»
Joseph LeBlanc, Ph.D., doyen associé, Équité et inclusion, a communiqué avec les sages et les gardiens du savoir au sujet de l’objet : « Nous voulions que cet objet s’éloigne du rôle colonial que les masses ont joué dans les universités. Nsidwaamjigan représente l’esprit et l’intention de cet établissement. Lorsque nous parlons de la lutte contre le racisme et l’oppression, nous devons doter nos diplômées et diplômés des outils pour ces batailles ».
Une vingtaine de sages et de gardiens du savoir ont accueilli Nsidwaamjigan chez lui à l’Université de l’EMNO durant une cérémonie de la pipe. Après la cérémonie de purification, ils se sont assis avec Nsidwaamjigan et ont discuté de ce qu’il signifie pour eux.
Même si Nsidwaamjigan comporte une tête d’aigle sculptée, la sages et les gardiens du savoir soulignent que ce n’est pas un bâton d’aigle, un objet cérémoniel distinct qui joue un rôle important dans certaines cérémonies autochtones.Les plumes de Nsidwaamjigan sont des plumes de dindes et de grouses, qui ont toutes les deux rapport à une alimentation saine.
L’objet enthousiasme beaucoup la Dre Verma : « En tant que nouvelle université, nous avons eu une magnifique occasion de faire quelque chose de différent, et nous l’avons saisie. En outre, je suis ravie du résultat. Je pense que Nsidwaamjigan est un magnifique symbole de l’esprit de l’Université de l’EMNO ».
Nsidwaamjigan a la forme d’un arbre qui représente l’arbre de vie. L’objet comporte une tête d’aigle, quatre branches et des pétroglyphes.
Un bec d’aigle se trouve à l’extrémité de Nsidwaamjigan.
Les plumes de dindes et de grouses font partie du matériel utilisé pour créer Nsidwaamjigan.
Déclaration de l’artiste
La base compte quatre racine directionnelles.
Chacune est également importante et nécessaire pour l’équilibre et l’épanouissement.
Spirituelle : Engagement à se souvenir du caractère sacré de toute la vie et à honorer la beauté de tout ce qui nous entoure.
Le premier souffle de vie, la promesse de ne jamais renoncer à la beauté de ce grand mystère et de toujours s’efforcer de faire danser les futures générations en harmonie (comme les feuilles dans le soleil du matin).
Mentale : Engagement à dissiper les idées fausses et à encourager l’harmonie en s’efforçant de respecter les normes d’intégrité les plus élevées.
Cette entente avec nous-même vise à honorer chaque aspect de notre épanouissement avec amour et compassion.
Physique : Engagement à garder nos corps et nos cœurs clairs et en harmonie avec l’équilibre naturel. Nous sommes aussi nés dans cette vie sacrée en tant que guérisseurs humains qui aident à apporter l’équilibre à de nombreuses personnes qui souffrent.
L’engagement à soulager les souffrances des autres est la plus grande mission de l’humanité car il honore les futures générations.
Émotionnelle : Engagement à faire l’expérience de la beauté de la vie et à revenir à l’expérience originale de l’émerveillement antérieur à tout traumatisme, petit ou grand.
La connaissance et la grande profondeur du sentiment sont essentielles dans la compréhension traditionnelle.
La figure d’un être
Notre histoire depuis le début de tout est au centre des racines et c’est là que nous voyons notre avenir. Totalement en équilibre et prêts à honorer les promesses que nous avons faites au début.
Les pétroglyphes de la famille et notre esprit qui nous guide se trouvent à l’opposé.
Notre pouvoir interne qui nous apporte constamment le don de faire face au monde et d’avancer en tant que famille dans une célébration harmonieuse.
L’arbre est l’arbre de vie et notre compréhension que toutes les formes de vie et les visions du sacré sont égales et importantes parce que nous sommes une famille.
À partir de là, nous sommes ouverts à notre voyage spirituel et à comprendre le savoir traditionnel.