Un diplômé de l’EMNO aide à mettre un terme à la pénurie de médecins à Atikokan
Posted on April 6, 2021Il y a quelques années, la ville d’Atikokan était en crise car il n’y avait qu’un seul médecin de médecine familiale à temps plein et un médecin de médecine familiale à mi-temps pour une population d’environ 2 800 personnes. La communauté comptait beaucoup sur le roulement de remplaçants pour obtenir des soins.
Aujourd’hui, la ville possède un corps médical stable qui est en mesure d’assurer la prestation de soins axés sur le patient, la continuité des soins, et surtout, un réseau de soutien pour les médecins. Le Dr Shawn Minor est diplômé de la classe de 2016 de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) et a terminé sa résidence à l’University of British Columbia en 2018. Originaire de Thunder Bay, avec sa femme et leur jeunes enfants, il a décidé de revenir à Atikokan pour se rapprocher de sa famille élargie.
« J’étais le quatrième médecin à joindre la communauté, explique le Dr Minor. Il y avait un genre d’effet boule de neige à ce moment-là. Des membres du groupe de remplaçants qui se relayaient à Atikokan ont commencé à voir des médecins s’installer en permanence dans la ville. Je pense que cela leur a fait réaliser qu’ils ne pourraient plus faire de remplacements indéfiniment et plusieurs se sont enregistrés en l’espace de huit mois. »
La ville d’Atikokan, située à 200 km à l’ouest de Thunder Bay, est bien connue des mordus du plein air comme l’un des principaux points d’accès au magnifique parc provincial Quetico, la « capitale du canotage du Canada ». Le nom Atikokan vient de l’objibwa-chippewa qui signifie « os de caribou » ou « passage de caribous ».
De l’avis du Dr Minor, c’est un lieu idéal pour exercer, en partie en raison des moyens uniques et novateurs qui lui permettent personnellement de prodiguer des soins. « Ce qui me plaît le plus est la capacité de faire des visites à domicile chez mes patients âgés vulnérables. J’ai fait des visites à domicile en vélo et en moto, et j’en ai aussi faites à pied pendant la pause du midi. J’ai effectué des injections guidées par échographie à domicile avec un système portatif parce que l’appareil est très compact, et comme il est facile de naviguer dans la géographie de la ville, je peux me rendre partout. Je peux aller à l’hôpital le matin puis aller à la clinique en vélo. J’apprécie vraiment ce mode de vie et la continuité des soins. C’est étonnant. »
Il note que les patients retirent aussi plusieurs avantages. La communauté médicale d’Atikokan est très soudée et s’entraide, ce qui se traduit par de meilleurs soins dispensés de façons qui n’existent pas dans les centres urbains.
« Mes collègues et moi sommes constamment en contact. Ils peuvent m’appeler du service d’urgence et je peux faire de même. Je suis en mesure d’accéder aux dossiers médicaux électroniques (DME) de ma clinique depuis l’hôpital et trouver très rapidement des renseignements sur les antécédents d’un patient, ce qui était une source de frustration dans un service d’urgence urbain où je n’avais aucun contexte ou antécédent sur les patients. De même, j’ai reçu des appels urgents de collègues du service d’urgence qui me demandaient s’ils devraient réanimer une personne, et j’ai peu offrir des conseils appropriés en me basant sur les souhaits du patient documentés à la clinique. Cela permet réellement de prodiguer les soins d’urgence les plus appropriés axés sur le patient. »
Le Dr Minor dit qu’il faut des chefs de file médecins solidaires pour créer une communauté d’exercice qui appuie une main-d’œuvre médicale et de soins de santé dans une petite communauté du Nord : « Les remplaçants aimaient venir ici parce que les médecins de longue date les épaulaient. Chaque fois qu’ils venaient, ils savaient qu’ils auraient un appui et qu’il y avait toujours de l’aide disponible pour les urgences. Ce degré de soutien est un immense facteur dans la décision de travailler à temps plein dans une communauté. »
« Je pense que si les médecins arrivent dans un endroit où ils sentent que la communauté et les gens qui y travaillent les appuient, ils ont tendance à ne pas être dépassés, ils ont de meilleures expériences et peuvent trouver un bon équilibre. »
Des médecins continuent d’arriver et de repartir mais quatre sont à Atikokan pour y rester. « Nous avons un médecin qui fait l’aller-retour à Vancouver et un autre qui vient de Toronto ajoute le Dr Minor qui dit également que la souplesse des horaires est un point fort. C’est une combinaison intéressante de gens qui ont différents types d’horaires, mais cela fonctionne car nous nous entraidons et pouvons laisser aux autres assez de latitude pour travailler de différentes façons. Nous avons aussi la chance d’avoir un chef de clinique compétent pour mettre tout cela ensemble. »
Depuis sa création en 2002, l’objectif de l’EMNO a été de former des médecins et du personnel professionnel de la santé pour répondre aux besoins en matière de santé dans la région. Même avec un total de 714 diplômées et diplômés en médecine à ce jour, il manque encore plus de 300 médecins de famille et spécialistes dans les communautés rurales et éloignées du Nord. De ce groupe, il faut 126 médecins de famille dont 86 dans des communautés rurales.
L’École a récemment reçu un don 210 000 dollars de Derek Day provenant de la succession de sa défunte mère – la succession Ruth Day – pour soutenir la planification de la main-d’œuvre médicale dans le Nord de l’Ontario. Ce don généreux appuiera la création du nouveau Parcours de généraliste rural à l’EMNO.
L’École a récemment lancé son nouveau plan stratégique, Le défi 2025 de l’EMNO.
Nous vous invitons à vous joindre au Défi et à des bienfaiteurs comme Derek Day qui contribuent à transformer les soins de santé dans le Nord de l’Ontario. Pour apporter vous aussi une contribution, faites un don à nosm.ca/give.