Une étude publiée dans une revue médicale américaine de pointe expose le processus de demande d’admission des Autochtones à l’EMNO
Posted on September 18, 2019Une étude menée par l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), intitulée Tracking Indigenous Applicants Through the Admissions Process of a Socially Accountable Medical School (Suivi des candidats autochtones dans le processus d’admission d’une école de médecine socialement responsable), a récemment été publiée dans le Journal of the Association of American Medical Colleges.
L’équipe de chercheurs de l’EMNO a étudié les admissions de l’École en dix ans afin de déterminer si elle s’acquittait de sa responsabilité sociale. Elle a examiné le processus de présentation de la demande d’admission et d’interview de 2006 à 2015 ainsi que les résultats pour les candidats qui se disaient Autochtones. Elle a tenu compte de l’âge, du sexe, des origines rurales, des scores pour l’admission et du rendement au mini-interviews multiples (un style d’interview utilisé par certaines écoles de médecine dans le cadre de leur processus d’admission).
Il ressort de l’étude que les candidats autochtones à l’EMNO sont deux fois et demie plus susceptibles que les candidats non autochtones de recevoir une offre d’admission mais trois fois moins susceptibles de l’accepter. Les résultats montrent également que les candidats autochtones sont 2,4 fois plus susceptibles d’être interviewés, plus susceptibles d’être des femmes, ont plus de 25 ans et viennent d’une région rurale.
« Chaque année, l’EMNO reçoit environ 2 100 candidatures pour 64 places, explique le Dr Owen Prowse, doyen adjoint responsable des admissions et un des six principaux chercheurs de l’étude. Nous savons que le bassin de candidats qui se disent Autochtones est petit, mais il a augmenté régulièrement de deux à trois pour cent au cours des cinq dernières années. Ce chiffre n’est peut-être pas élevé mais il représente une hausse de 50 pour cent du nombre de candidats autochtones qui répondent aux critères d’admission de l’EMNO. C’est très encourageant. »
Joseph LeBlanc est directeur des Affaires autochtones à l’EMNO. Il dit que cette étude est un guide unique pour améliorer le processus d’admission des candidats autochtones : « Il est encourageant de constater une hausse du nombre de candidats autochtones grâce aux changements apportés dans le processus. Maintenant, nous allons devoir explorer des changements pour améliorer le nombre d’acceptations. Les étudiants et diplômés autochtones qui ont suivi le processus d’admission peuvent nous en apprendre beaucoup ».
L’étude souligne également que le nombre d’étudiants autochtones a augmenté au cours des dix ans. « Environ sept pour cent des étudiants sont Autochtones, 20 pour cent francophones et 40 pour cent viennent de régions rurales et éloignées. Cette augmentation s’est produite tout en préservant l’excellence universitaire, sinon en y contribuant, ajoute le Dr Prowse. Au fil de l’étude, nous avons appris que ses politiques et processus d’admission aident l’EMNO à atteindre ses objectifs. Fait important également, nous avons pu relever des domaines particuliers où nous pouvons faire mieux. »
Les conclusions de l’étude ont conduit à des changements précis dans le processus d’admission de l’EMNO. En particulier, le groupe voulait savoir pourquoi les étudiants autochtones étaient trois fois moins susceptibles d’accepter l’offre d’admission.
« Lorsque nous avons examiné les raisons pour lesquelles des candidats refusaient notre offre, nous avons découvert que ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas intéressés à étudier à l’EMNO, mais plutôt que la majorité ne venait pas du Nord de l’Ontario et que beaucoup avaient reçu des offres d’écoles de médecine plus proches de l’endroit où ils vivaient et étudiaient » explique le Dr Prowse.
« Sachant cela, et le fait que les candidats autochtones du Nord de l’Ontario étaient bien plus susceptibles d’accepter notre offre d’admission, nous avons adapté le score attribué au contexte pour refléter cela, et au cours des trois ou quatre dernières années, de 80 à 100 pour cent des offres envoyées à des candidats autochtones ont été acceptées, poursuit-il. Cela illustre bien que nous pouvons utiliser ce type d’étude pour effectuer des changements réels, éclairés et efficaces dans le processus d’admission de l’EMNO. »
L’étude recommande aussi que l’EMNO suive la progression des diplômés autochtones qui s’installent pour exercer dans des communautés rurales afin d’évaluer plus profondément l’efficacité du processus d’admission des Autochtones. »
Selon le Dr Prowse, l’étude peut fournir des renseignements cruciaux à d’autres écoles de médecine du Canada ou d’autres pays qui veulent augmenter le nombre d’admissions d’étudiants autochtones en médecine ou le nombre de candidats provenant de régions rurales ou nordiques.
L’équipe de recherche comptait Oxana Mian et John Hogenbirk du Centre de recherche sur la santé dans les régions rurales et du Nord; le Dr David Marsh, professeur à l’EMNO; le Dr Owen Prowse; Miriam Cain, directrice du Recrutement étudiant et des admissions à l’EMNO; et Wayne Warry, directeur, Rural Health Initiatives à l’University of Minnesota.
Pour en savoir davantage sur l’étude, consultez le site Web du Journal of the Association of American Medical Colleges.