Rencontre avec Alexander Moise, Ph.D., doyen adjoint des études supérieures à l’Université de l’EMNO
Posted on October 23, 2024Alexander Moise, Ph.D., peut parler de la vitamine A pendant des heures. Il étudie cette vitamine et son rôle dans la prévention des maladies depuis 2002.
C’est un nutriment important nécessaire à la vision, à l’immunité, à la reproduction et à la différenciation cellulaire. Chaque année, environ un demi-million d’enfants dans le monde deviennent aveugles à cause d’une carence en vitamine A et 200 000 à 300 000 meurent d’infections courantes. Au total, on estime que cette carence touche plus de 200 millions d’enfants dans le monde.
Les recherches sur le rôle et la régulation de la signalisation de la vitamine A permet à M. Moise de travailler sur une variété de questions de santé, car elle touche presque toutes les parties du corps humain : « Elle touche à l’ophtalmologie, à la cancérologie, à l’embryologie, à la dermatologie et à bien d’autres domaines encore » explique-t-il.
Au Canada, la carence en vitamine A n’est pas très répandue, mais certaines personnes sont exposées à un excès de cette vitamine qui peut entraîner une toxicité et des malformations congénitales. Les recherches de M. Moise se concentrent sur les moyens sûrs d’apporter des suppléments sans entraîner de toxicité.
« La vitamine A est donc bénéfique, mais un excès peut être néfaste », dit-il.
En juillet, il a présidé la conférence internationale sur les rétinoïdes à Saint Paul, MN, aux États-Unis, où des chercheurs du monde entier se sont réunis pour présenter leurs recherches sur la vitamine A et les composés rétinoïdes apparentés.
Les recherches actuelles de M. Moise se concentrent sur la régulation du métabolisme de la vitamine A, processus dans lequel il a identifié des gènes qui jouent un rôle essentiel.
En collaboration avec d’autres chercheurs, il a découvert des mutations liées à l’excès de signalisation de la vitamine A qui provoque des malformations crâniofaciales chez les bébés. Une malformation courante, appelée craniosynostose, touche environ un bébé sur 2 000 et se produit lorsque l’une des sutures du crâne d’un bébé se ferme avant que le cerveau ait terminé sa croissance. La craniosynostose est traitée par la chirurgie, mais les travaux de M. Moise suggèrent que son traitement pourrait également intégrer des traitements non chirurgicaux à l’avenir.
« C’est la première fois que nous avons de preuves établissant un lien entre cette enzyme et cette maladie, déclare M. Moise. Les cas de craniosynostose ne sont pas tous dus à des mutations dans ce seul gène, mais les altérations de la signalisation de la vitamine A sont assez fréquemment observées dans les anomalies crâniofaciales, et c’est une voie de signalisation connue que nous pouvons contrôler par la pharmacologie ».
Cette dernière étude a été soumise pour publication.
En plus d’être chercheur, M. Moise est le nouveau doyen adjoint des études supérieures de l’Université de l’EMNO. Il se passionne pour aider la population étudiante à comprendre le processus de recherche et son importance : « La recherche est un processus à la fois humble et gratifiant. Les étudiants viennent dans mon laboratoire avec des idées préconçues sur la façon dont les recherches sont faites, puis apprennent le processus de recherche, et sont consternés de voir à quel point nos hypothèses sont souvent erronées. Pourtant, ce processus itératif aboutit finalement à des découvertes et à des résultats qui vont bien au-delà de ce que l’on avait imaginé au départ ».
Les stagiaires de M. Moise ont poursuivi des carrières en recherche dans le monde universitaire ou dans l’industrie, ou une formation médicale aux États-Unis et au Canada, notamment dans le cadre du programme de médecine de l’Université de l’EMNO. Beaucoup ont également reçu des prix. Parisa Varshosaz, qui défendra bientôt son doctorat, a remporté le concours de thèse présentée en 3 minutes de l’Université Laurentienne en mars.
En tant que doyen adjoint, M. Moise affirme qu’il veillera à ce que la population étudiante reçoive un enseignement de qualité dans un programme d’études solide et qu’elle ait une expérience positive tout au long du programme.
Il se réjouit de travailler avec l’administration, le corps professoral et le personnel de l’Université de l’EMNO afin d’accroître la portée et la capacité des programmes d’études supérieures de l’Université : « L’objectif de notre programme est de fournir une formation solide et approfondie aux méthodes de recherche clinique et biomédicale. L’une des forces de notre programme est qu’il tient compte des défis et de l’environnement uniques du Nord de l’Ontario afin d’avoir une incidence marquante dans notre région ».