La Dre Elaine Blacklock revient sur son travail dans le domaine de la santé planétaire et propose des mesures pratiques aux aspirants leaders du climat.
Posted on April 17, 2024En 2015, la Dre Elaine Blacklock voulait contribuer à l’action climatique, mais n’était pas sûre de la façon dont elle pourrait influencer le cours des choses. Les temps ont changé pour la pédiatre de Sudbury et professeure adjointe à l’Université de l’EMNO, qui est maintenant responsable de la santé planétaire à l’Université, présidente du Comité d’action sur les changements climatiques et chroniqueuse au Sudbury Star.
« Je pense aux changements climatiques en tant que parent et en tant que pédiatre, explique la Dre Blacklock. Mes patients sont jeunes. En tant que société, nous pensons qu’il est juste et correct d’investir de l’argent, du temps et des efforts dans leur santé, mais nous les envoyons dans un monde qui est de plus en plus malsain. J’éprouve un profond respect pour la nature et la vie, pour le processus de croissance et d’épanouissement des choses. Je pense que cette vénération est probablement la raison pour laquelle la santé planétaire est devenue le grand projet de ma vie. »
La santé planétaire ne se limite pas à la protection de l’environnement : elle met l’accent sur le lien étroit qui existe entre la santé de la planète et la santé humaine. L’eau, l’atmosphère, la température, les précipitations et la biodiversité de la Terre – entre autres facteurs environnementaux – ont une incidence sur la santé et le bien-être au niveau de la communauté et de l’individu.
Pour la Dre Blacklock, il est essentiel de repenser le concept de « ne pas nuire » pour la santé de la planète. Elle déclare : « À l’ère des crises environnementales mondiales, alors que les changements climatiques ont indubitablement des répercussions sur la santé des populations, que signifie “ne pas nuire”? Nous avons tendance à penser que cette notion s’applique au patient qui se trouve en face de nous, mais il existe de nombreuses façons de nuire. Nous participons à un système de soins de santé qui est responsable de 4 à 5 % des gaz à effet de serre (GES) et d’une part non négligeable des déchets. Notre système de santé cause des dommages, et cela devrait être un enjeu important pour les médecins. »
Sur les 4 à 5 % de GES dont le système de soins de santé est responsable, beaucoup sont difficiles à contrôler pour les médecins. Par exemple, les plus gros contributeurs sont le chauffage, la climatisation et l’électricité pour les infrastructures, suivis par l’achat d’équipements médicaux, de fournitures et de produits pharmaceutiques, qui proviennent souvent de l’étranger.
Mais d’autres contributeurs aux GES sont étroitement liés aux décisions cliniques. Par exemple, le dioxyde d’azote – également connu sous le nom de gaz hilarant – est un GES puissant. On trouve également des GES dans certains inhalateurs. Enfin, les examens médicaux, les traitements et les prescriptions ont tous une incidence sur l’environnement, de sorte que la réduction des interventions inutiles est bénéfique à la fois pour le patient et pour la planète.
L’Université de l’EMNO s’efforce d’intégrer la santé planétaire dans son programme d’études médicales, plaçant ainsi ces questions au premier plan.
« Il s’agit d’éduquer les apprenants à être des gestionnaires avisés de l’investigation et du traitement, ce qui est bon pour les patients, les coûts des soins de santé et la durabilité, déclare la Dre Blacklock. Il ne s’agit pas de remplacer les bons soins aux patients par de bons soins environnementaux, mais de trouver des cobénéfices et des synergies. »
Selon la Dre Blacklock, pratiquer la médecine dans l’optique de la santé planétaire permet d’intégrer ces cobénéfices dans les soins prodigués aux patients. « En tant que médecins, nous pouvons mettre l’accent sur les recoupements spectaculaires entre ce qui est bon pour nos patients et pour la planète. Par exemple, si vous suivez les conseils du Guide alimentaire canadien en mangeant moins de viande, beaucoup de fruits et de légumes, et quelques sources de protéines végétales, c’est mieux pour votre santé et cela réduit votre empreinte carbone. Si vous utilisez des moyens de transport actifs pour vous rendre à l’école ou au travail, vous réduirez vos émissions et ferez beaucoup d’exercice. De plus, les médecins sont très encouragés à prescrire la fréquentation de la nature. Le temps passé dans la nature a de nombreux effets positifs sur la santé physique et mentale, notamment la réduction de la tension artérielle et du stress, et il accroît notre sentiment d’appartenance à la nature et la probabilité de la protéger. »
La Dre Blacklock reconnaît les efforts des membres du Comité et remercie la Dre Sarita Verma, rectrice, vice-chancelière, doyenne, et PDG d’avoir créé et soutenu le Comité d’action sur les changements climatiques de l’Université de l’EMNO, notamment en signant la Déclaration de l’AFMC sur la santé planétaire.
En savoir plus sur le travail du Comité et sur la prochaine célébration de la Journée de la Terre, qui aura lieu le 22 avril.