Les communautés autochtones créent des expériences virtuelles pour la population étudiante de l’EMNO
Posted on June 30, 2021Le séjour de quatre semaines dans une communauté autochtone éloignée, rurale ou accessible par voie aérienne est généralement un droit de passage pour les étudiantes et étudiants en première année de médecine à l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), mais la pandémie a fait cesser tous les voyages en 2020.
L’École s’est forgée une réputation nationale et internationale en offrant des expériences en milieu communautaire qui aident les étudiantes et étudiants à comprendre la culture des communautés autochtones et à prendre conscience du vaste éventail d’iniquités en santé et d’obstacles aux soins qui existent dans le Nord de l’Ontario. Au milieu de la pandémie, il a été impossible de les envoyer dans ces communautés.
Fait sans précédent, il a été décidé que l’option la plus sécuritaire était d’offrir les expériences immersives en ligne. Les coordonnatrices et coordonnateurs communautaires locaux (CCL) autochtones, qui organisent les stages dans leur communauté, ont imaginé une solution de rechange faisable.
« Même si la planification présentait des défis de taille, les CCL ont gardé l’esprit ouvert et voulu faire les choses différemment, dit Sam Senecal, coordonnateur communautaire qui apporte du soutien aux communautés des Premières Nations et aux CCL depuis 16 ans. Ça n’a pas été facile. »
« Ce qui m’inquiétait était de trouver des aînés et des présentateurs prêts à parler sur une plateforme virtuelle et de ne pas offrir aux étudiantes et étudiants l’expérience des cérémonies et des activités culturelles, confie Jennifer Hulmes, CCL et promotrice de la santé à Wassay Gezhig Na Nah Deh We’igamig situé dans la Première Nation d’Obashkaandagaang (baie Washagamis), près de Kenora. Pourtant, en fin de compte, les étudiantes et étudiants ont pu établir des liens avec les présentateurs. Ce qui était remarquable et m’a agréablement surprise. »
Même si la programmation virtuelle n’est pas idéale, Jennifer dit qu’elle a apporté une solution temporaire : « Les stages virtuels ont fort bien apporté ce dont les étudiantes et étudiants avaient besoin pendant cette période sans précédent. Je pense vraiment que les stages en personne, lorsqu’ils seront de nouveau possibles, permettront aux étudiantes et étudiants de vraiment comprendre et assimiler la culture anishinaabe. »
Pour plusieurs autres communautés autochtones, le changement vers l’apprentissage virtuel a entraîné l’annulation d’expériences culturelles enrichissantes, comme converser avec des aînés, festoyer avec les membres de la communauté et faire une pause dans la nature. Au lieu des 20 heures habituelles d’expériences culturelles et cliniques combinées quand les étudiantes et étudiants se rendent dans les cliniques communautaires et s’instruisent auprès de médecins de famille ou d’infirmières praticiennes, les communautés ont convenu qu’il était plus raisonnable d’organiser 10 heures d’apprentissage en ligne.
Tammi Shaw, CCL de l’EMNO et agente de prévention du diabète dans la première Nation de Biitgitong Anishnaabeg (les Ojibways de la rivière Pic), se souvent d’un moment remarquable : « Une des séances à mon avis les plus précieuses a été celle consacrée à l’enseignement et à l’élaboration de la roue de la médecine. C’est vraiment un outil étonnant. Je pense que les étudiantes et étudiants en ont retiré plus que prévu. La santé holistique est très importante, et la roue de la médecine est un magnifique outil qui montre le soi spirituel, affectif, physique et mental ainsi que l’importance de l’équilibre. »
Les problèmes d’accès à Internet couplés aux caprices de mère Nature apportent d’autres incertitudes, explique Eileen Boissoneau, directrice de la santé dans la Première Nation de Mattagami située à 110 km au sud-ouest de Timmins. Elle a réussi à gérer le changement radical dû à une intempérie qui a empêché de tenir des événements prévus : « Au lieu de séances virtuelles en direct, nous avons offert des séances enregistrées à l’avance pour combler les lacunes lors des annulations ».
Le point saillant a été un commentaire très inspirant d’un étudiant pendant une séance d’évaluation : « Le commentaire était ‘Je planifie de visiter la communauté à l’avenir’. L’idée de servir dans un lieu éloigné après l’obtention du grade avait germé chez cet étudiant. Après tout, c’est la raison d’être des stages » ajoute-t-elle.
Les stages dans les communautés autochtones à l’EMNO font partie du mandat de responsabilité sociale unique de l’École et visent à inspirer les étudiantes et étudiants à envisager de vivre et d’exercer dans une communauté autochtone, éloignée ou rurale. L’EMNO est actuellement alliée à 42 communautés et organismes autochtones qui ont signé des ententes de partenariat à long terme pour accueillir des étudiantes et étudiants de l’EMNO. Le partenariat à long terme pose les jalons d’un stage productif bénéfique tant pour la communauté que pour les étudiantes et étudiants.
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