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Unique en son genre dans le Nord

Posted on September 1, 2020

Bonjour. Hello. Aaniin. Boozhoo.

Ces deux semaines m’ont amenée à Thunder Bay à plusieurs reprises de même qu’à des réunions en Ontario, et des visites sont aussi prévues là où l’EMNO doit être représentée, notamment dans des communautés plus au nord, ainsi qu’au Council of Ontario Faculties of Medicine, à l’Association des facultés de médecine du Canada et aux ordres professionnels.

Il est essentiel que l’EMNO soit présente dans tous ces endroits, car elle est vraiment unique. Aucune autre voix ne peut représenter adéquatement le point de vue du Nord sur l’éducation en matière de soins de santé. Sans cette voix, nous risquons de ne pas être entendus ou d’être tenus à l’écart des décisions provinciales et des stratégies nationales concurrentes concernant l’affectation des ressources et dans l’élaboration des politiques. Aucune autre école de médecine n’a un mandat comme celui de l’EMNO, et aucune autre région de l’Ontario ne souffre autant de disparités et d’iniquités en santé que le Nord.

L’EMNO a été la première école de médecine au Canada à être dotée d’un mandat de responsabilité sociale explicite. Cela signifie qu’elle se fait un devoir de répondre aux préoccupations prioritaires en matière de santé de la population et des communautés du Nord de l’Ontario. Il est difficile de mettre en évidence les facteurs de santé qui rendent le Nord unique, mais au cours des cinq prochaines années, j’ai l’intention de garder la « pédale sur l’accélérateur » pour avoir l’assurance que des progrès sont réalisés.

En quoi consiste vraiment la responsabilité sociale?
Je m’attends à ce que nos consultations débouchent sur une meilleure définition et un meilleur mandat pour l’EMNO.

Les faits

Les habitants du Nord de l’Ontario ont une espérance de vie plus courte que ceux du Sud et sont beaucoup plus susceptibles de mourir prématurément (avant l’âge de 75 ans) d’un suicide ou d’une maladie cardiaque ou respiratoire. Ils ont moins accès aux fournisseurs de soins de santé primaires et ont des taux plus élevés de suicide, de maladies chroniques complexes et d’obésité, et sont plus susceptibles d’avoir plusieurs maladies chroniques[1].

La santé mentale et les toxicomanies constituent l’un des plus grands défis dans le Nord. Le taux de suicide chez les jeunes Autochtones est six fois plus élevé que chez les jeunes non-Autochtones au Canada.

Le Nord-Est et le Nord-Ouest ont les premier et deuxième taux les plus élevés de décès liés aux opioïdes dans la province, ce qui pose des défis intimes et déchirants dans les familles, les lieux de travail et les collectivités de la région. Des enfants et des jeunes se présentent tous les jours à l’urgence en raison de leur dépendance aux opioïdes[2].

La prestation des soins de santé dans le Nord exige de naviguer entre deux systèmes de services de santé de deux ordres de gouvernement : un financé par la province et l’autre par le gouvernement fédéral. Nos étudiants et diplômés doivent composer avec un système complexe selon l’endroit où ils choisissent de travailler. Sont-ils préparés à cela?

Les médecins du Nord et des régions rurales doivent posséder un ensemble de compétences propres au Nord, qui doivent être enseignées intentionnellement et apporter une rémunération adéquate. Les médecins du Nord travaillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par année, n’ont pas de soutien adéquat de spécialistes et ont un nombre grandissant de patients sans médecin attitré. Il est nécessaire de réclamer une planification durable de la main-d’œuvre et des modèles de rémunération appropriés.

Déterminants sociaux de la santé

Le Nord de l’Ontario possède des déterminants sociaux de la santé uniques qui sont énormément tributaires du changement climatique, mais où cela est-il enseigné dans notre programme d’études?

En tant que communauté médicale universitaire, nous constatons les nouveaux déterminants sociaux de la santé que j’ai indiqués précédemment, notamment les obstacles à une alimentation nutritive, le manque d’eau potable, le manque de logements sécuritaires et les menaces à la sécurité personnelle. Par exemple, les changements liés au climat, y compris les incendies de forêt, les inondations et les saisons plus courtes d’accès aux routes de glace, ont un impact direct.

Les maladies chroniques, comme le diabète, sont endémiques. Et elles ne se limitent pas à la population vieillissante car elles sévissent grandement également chez les enfants et les adolescents. La semaine dernière, j’ai rencontré les membres du corps professoral de notre département de pédiatrie du Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay qui ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à leur capacité de répondre aux besoins croissants des enfants du Nord.

Il s’agit là de déterminants sociaux de la santé et de réalités uniques aux communautés du Nord que les étudiants de l’EMNO doivent connaître. L’École doit pousser les limites de la modification des programmes d’études pour préparer les médecins ruraux. À cette fin, elle élaborera un nouvel itinéraire, celui du généraliste rural, qui comportera des ensembles définis de compétences et d’attentes pour les médecins qui exercent ici.

Notre impact présent et prévu

Depuis 2011, l’EMNO a formé 214 médecins de famille et 31 spécialistes qui exercent maintenant dans le Nord. Nous nous efforçons d’augmenter ces chiffres.

Être unique est un atout. Nous admettons des candidats qui, dans la plupart des cas, ont déjà vécu dans le Nord et le comprennent bien. Pour que les médecins deviennent des « agents de changement », notre programme d’études doit les préparer aux défis uniques de l’exercice dans le Nord.

En tant qu’universitaires médicaux, nous sommes une voix clé à la table de la transformation des soins de santé. Nous vivons une époque intéressante où les décideurs et les influenceurs provinciaux et fédéraux reconnaissent que nous avons des connaissances fondées sur des données probantes et des solutions appropriées qui sont propres au Nord et qui fonctionnent. Après avoir assisté au Sommet sur la santé de l’Association médicale canadienne cette semaine et entendu le Dr Mike Kirlew parler éloquemment de la santé des Autochtones, j’espère qu’en élevant la voix au nom du Nord lors de forums sur les politiques, de réunions et de conférences, nous attirerons l’attention sur l’expansion nécessaire des écoles de médecine, sur l’innovation en matière de modèles de formation et sur les défis que nous devons relever dans la prestation des soins de santé.

[1] « QSSO ». Santé dans le Nord, healthinthenorth.hqontario.ca/sante-dans-le-nord/
[2] CBC News.” CBCnews, CBC/Radio Canada, 4 Apr. 2019, www.cbc.ca/news/canada/sudbury/nosm-opioids-prescribing-doctors-education-1.5084643.

Comme d’habitude, je vous invite à suivre mon voyage sur Twitter @ddsv3 en utilisant #OùEstDreVerma. Si vous avez des commentaires ou des idées pour mieux communiquer avec vous, n’hésitez pas à m’en faire part en m’écrivant à dean@nosm.ca ou en répondant à un bref sondage ici à tout moment.

Recrutement de deux cadres supérieurs
L’École de médecine du Nord de l’Ontario est à la recherche de deux dirigeants dynamiques, novateurs, collaboratifs et enthousiastes, un pour le poste de doyen associé, Formation médicale postdoctorale et programmes des sciences de la santé, et l’autre pour le poste de doyen associé, Recherche, innovation et relations internationales. Ces deux personnes feront partie du Groupe de direction de l’EMNO, l’instance administrative ultime en matière opérationnelle à l’École.
 
Renseignez-vous sur les postes de doyen associé, Formation médicale postdoctorale et programmes des sciences de la santé et de doyen associé, Recherche, innovation et relations internationales.