Comment l’éducation et le travail ont amené une employée francophone de l’EMNO à renouer avec sa culture
Posted on September 22, 2019La meilleure description de Debbie Popien est celle d’une personne toujours souriante et très attentionnée. Elle est agente francophone des dossiers des étudiants et des stages au choix à l’EMNO à la Lakehead University.
Elle parle anglais tellement facilement et clairement que vous ne devineriez jamais que sa première langue est le français. Elle est née à Timmins d’une mère originaire d’une petite ville du Québec et d’un père originaire d’une petite collectivité appelée Moonbeam dans la banlieue de Kapuskasing.
« Quand j’avais un an, nous avons déménagé à Thunder Bay en raison des affaires de mon père dans le secteur forestier, et j’ai parlé uniquement français jusqu’à environ 4 ans quand j’ai dû aller à l’école » dit-elle.
À cette époque, il n’y avait pas d’école francophone à Thunder Bay. Debbie se souvient de s’être fait une amie qui parlait uniquement italien. Ce n’est que des années plus tard qu’une école élémentaire entièrement francophone a ouvert à Thunder Bay, l’École catholique Franco-Supérieur, ainsi qu’une école secondaire, l’École secondaire catholique De La Vérendrye.
« Les choses étaient plus difficiles pour moi à cette époque. Aujourd’hui, il y a davantage de services accessibles en français. »
Pendant longtemps, elle n’a pas parlé français sauf quand elle rendait visite à sa famille à Thunder Bay. Ce n’est qu’après avoir eu sa fille et été encouragée à l’inscrire dans le système scolaire francophone à Thunder Bay qu’elle a renoué avec la communauté francophone.
« J’ai été éloignée de ma culture pendant de nombreuses années. Je n’avais pas vraiment d’influences francophones dans ma vie et cela me manquait. Les traditions me manquaient; c’est difficile d’expliquer la culture. »
Lorsque sa fille a dû commencer sa scolarité, elle s’est demandé si elle devait l’inscrire dans une école francophone. Ce sont des amis francophones d’un groupe de jeu qui l’on convaincue d’essayer. « Je me suis dit qu’elle n’avait d’expérience francophone nulle part ailleurs, et je voulais qu’elle ait la même expérience que moi. Elle ne parlait pas français quand je l’ai inscrite, mais à la fin de l’année, elle était bilingue. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à renouer avec ma culture. »
Debbie parle maintenant français tout le temps dans son travail à l’EMNO. Elle dit que les étudiants en médecine francophones apprécient de pouvoir communiquer avec une francophone.
« Vous savez, l’expérience en français occupe une grande place à l’EMNO, et le fait que nous ayons du personnel francophone qui peut comprendre les étudiants francophones importe beaucoup parce qu’ils sont beaucoup plus à l’aise quand ils se font servir dans leur langue préférée. Je suis en mesure d’assurer une offre active en français. »
Elle trouve personnellement gratifiant de travailler avec d’autres francophones.
« J’ai l’impression de me replonger dans la culture francophone, de la redécouvrir et de renouer avec elle. J’aime communiquer avec le personnel du Bureau des affaires francophones de l’EMNO. En plus, j’aide les étudiants francophones à se sentir rebranchés sur leur culture, ce qui les réconforte dans une certaine mesure. Et cela réduit un peu leur stress. »
Mme Popien dit qu’elle apprécie l’inclusion des francophones dans le cadre de la responsabilité sociale de l’EMNO; ce qui reflète la diversité de la région et des communautés francophones que l’EMNO sert.
« Encourager l’offre active et avoir des médecins francophones est un immense accomplissement. Selon ma propre expérience, lorsque ma mère ne se sentait pas bien et essayait d’expliquer ses symptômes au médecin, je me souviens de la difficulté qu’elle éprouvait. Elle ne pouvait pas s’exprimer dans sa langue. »
« Il est très important que les gens puissent parler à leurs médecins dans leur langue préférée. C’est alors que les barrières tombent et que les gens sont à l’aise. Et il y a une énorme communauté francophone ici; c’est tout simplement pertinent. »