De la salle de classe à la cuisine
Posted on August 22, 2018Une nouvelle initiative de l’École de médecine du Nord de l’Ontario sort les étudiants de la salle de classe pour les amener à la cuisine. Au cours de l’année universitaire 2017-2018, des ateliers facultatifs de médecine culinaire ont été offerts aux étudiants du premier cycle qui désiraient en savoir davantage sur la nutrition.
« Les études montrent que le plus grand facteur de prédiction des conseils nutritionnels que donnent les médecins aux patients est leurs propres perceptions de la nutrition et des habitudes alimentaires, a dit Lee Rysdale, diététiste, professeure agrégée dans la Division des sciences cliniques, et responsable de la recherche et de l’évaluation de la formation sur l’exercice dans l’Unité des sciences de la santé et de l’éducation interprofessionnelle de l’EMNO.
« En aidant les étudiants en médecine et en leur enseignant ces compétences très tôt, nous pouvons promouvoir des habitudes saines du mode de vie qui peuvent s’intégrer dans l’exercice de la médecine et améliorent en fin de compte la sensibilisation des patients à la nutrition et à la saine alimentation » a-t-elle expliqué. Elle a aussi ajouté que des écoles canadiennes de médecine ont inclus de l’éducation volontaire ou de courte durée dans le programme d’études de premier cycle, mais qu’il n’existe actuellement pas de lignes directrices pour les programmes d’études ni d’objectifs pertinents dans l’examen d’agrément du Conseil médical du Canada.
« Le régime alimentaire est le principal facteur de risque de maladies chroniques et joue un immense rôle dans la prévention et la gestion de ces maladies. Les ateliers de médecine culinaire sont un moyen d’éduquer nos futurs fournisseurs de soins sur les aliments et la nutrition afin qu’ils puissent aborder le sujet avec compétence et confiance et régler ces problèmes de santé. » Mme Rysdale a organisé les ateliers de médecine culinaire avec l’aide de collègues diététistes et de stagiaires du Programme de stages en diététique dans le Nord de l’Ontario à l’EMNO. Les quatre ateliers se sont déroulés dans les cuisines d’enseignement d’écoles secondaires de Sudbury et de Thunder Bay et ont porté sur des thèmes précis : les régimes à la mode, la discrimination fondée sur le poids, ainsi que la nutrition et l’art de manger.
Des diététistes et les stagiaires en diététique ont présenté une approche englobante de la médecine culinaire, et à chaque atelier, les étudiants en médecine ont acquis une combinaison de renseignements sur la nutrition, des compétences en alimentation et de préparation des aliments ainsi que des compétences en counseling. Ils ont aussi appris à évaluer les modèles diététiques pour déterminer s’ils font la promotion de la mentalité « régime » ou de l’alimentation individualisée souple, à comparer les approches des soins axées sur le poids et qui ne tiennent pas compte du poids, et comment l’alimentation peut contribuer à prévenir et gérer les troubles chroniques.
Pour Nicole Selman, stagiaire en diététique de l’EMNO qui a apporté de l’aide dans les ateliers, « l’alimentation, la nutrition et le régime alimentaire font tous partie du mode de vie, et si les médecins ne comprennent pas ces facteurs qui ont un effet sur les maladies chroniques, ils ne peuvent que partiellement aider leurs patients ». Un autre but des ateliers était de renseigner les étudiants en médecine sur les rôles des diététistes. « Nous voulons non seulement améliorer leurs compétences en nutrition mais aussi leur faire bien comprendre les rôles des diététistes dans les soins de santé et vers qui orienter un patient quand il s’agit de la nutrition et de la santé » a ajouté Mme Rysdale. En regroupant des étudiants en médecine et des stagiaires en diététique, les ateliers de l’EMNO offrent aussi une occasion d’apprentissage interprofessionnel des deux groupes. « C’était peut-être un peu intimidant au début parce que ce sont des étudiants en médecine, mais ce fut une bonne occasion pour nous de montrer que même si chaque groupe possède sa propre ensemble de compétences, nous faisons du meilleur travail pour les patients si nous travaillons en équipe » a affirmé Mme Selman.
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