Une étude menée par une chercheuse de l’EMNO explique les médiocres résultats pour la santé des patients autochtones diabétiques
Posted on January 23, 2017Au Canada, le taux de diabète de type 2 est de trois à cinq pour cent plus élevé dans la population autochtone que dans la population non autochtone. De plus, les Canadiens autochtones ont typiquement de moins bons résultats pour la santé pendant le traitement du diabète.
Une étude publiée aujourd’hui dans la Revue de l’Association médicale canadienne indique que les Autochtones du Canada atteints du diabète de type 2 reçoivent des soins dangereux sur le plan culturel, ce qui peut entraîner de piètres résultats pour la santé. Mme Kristen Jacklin, Ph. D., professeure agrégée en anthropologie médicale à l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) et cinq de ses collègues ont mené une étude nationale sur les expériences des Autochtones soignés pour le diabète.
Les participants à l’étude ont dit signaler des expériences négatives présentes et passées dans le système de santé qui ont eu des répercussions sur leurs soins. Par exemple, certaines ont fait revenir des souvenirs d’enfance traumatisants dans les pensionnats; des personnes ont eu des interactions qui leur ont semblé être empreintes de racisme; l’accès aux soins est limité en raison de pénuries de médecins et de l’isolement géographique; il y a aussi eu des interactions négatives avec des professionnels de la santé. Une conclusion clé de l’étude est que les relations peuvent être réparées lorsque les fournisseurs de soins font preuve d’empathie, d’humilité et de patience.
L’étude suggère que l’amélioration des soins aux Autochtones devrait être à deux volets. Tout d’abord, PreJacklin et ses collègues recommandent un accent plus prononcé sur la formation des travailleurs de la santé en matière de sécurité culturelle et d’élimination du racisme, y compris sur l’établissement de relations avec les patients et la promotion de leurs intérêts. Deuxièmement, le groupe recommande d’améliorer les approches des soins axées sur les patients qui répondent aux besoins culturels et sociaux des patients autochtones.
« Cette étude a révélé que de nombreux patients autochtones évitent ou abandonnent les soins pour le diabète en raison de facteurs négatifs comme des commentaires dégradants ou qui portent un jugement de la part des fournisseurs de soins, ou des déclencheurs visuels dans les milieux de soins, explique la Pre Kristen Jacklin, principale auteure de l’article. Cependant, à mon avis, un résultat tout aussi important de l’étude est que nous avons directement appris des patients autochtones diabétiques ce qui pourrait être fait pour reconstruire ou améliorer les relations dans les soins de santé. Nous avons maintenant une bien meilleure idée de ce que les patients estiment que leurs fournisseurs de soins devraient savoir à leur sujet pour améliorer les interactions dans les soins de santé. »