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Des chercheurs de l’EMNO reçoivent 100 000 $ pour une étude sur l’immunisation

Posted on February 3, 2015

De nouvelles recherches visent à prévenir des infections graves chez les personnes souffrant de néphropathies chroniques

Un membre de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) dirige une équipe de chercheurs en vue de trouver une stratégie optimale pour prévenir les infections pneumococciques graves chez les Autochtones souffrant de maladies chroniques du rein. Cette étude bénéficiera d’une subvention de 100 086 $ de Pfizer.

Marina Ulanova, Ph. D., professeure d’immunologie à l’EMNO et chercheuse principale, dirige une équipe de recherche en collaboration avec le Dr William McCready, professeur de médecine interne à l’EMNO et médecin-chef au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay (CRSSTB).

Les infections pneumococciques sont particulièrement communes chez les personnes souffrant de néphropathies graves. Ce type d’infection peut provoquer une pneumonie, un empoisonnement du sang (septicémie) ou, plus rarement, une méningite. « Afin de prévenir ces troubles graves, toute personne atteinte d’une néphropathie devrait être immunisée contre l’infection pneumococcique, indique la Pre Ulanova. Cependant, même après la vaccination, certaines personnes demeurent vulnérables. Le vaccin actuel, Pneumovax®, est très efficace chez les personnes ayant un système immunitaire normal mais pas chez celles dont le système immunitaire est affaibli, comme celles qui ont une maladie grave du rein. »

« Ce trouble sérieux découle souvent du diabète. Chez les diabétiques, la fonction rénale décline graduellement jusqu’à provoquer une néphropathie, explique la Pre Ulanova. Les personnes souffrant de maladie grave du rein doivent être en hémodialyse ou en dialyse péritonéale et finissent par avoir besoin d’une greffe de rein. Cette maladie affaiblit le système immunitaire des patients et les rend ainsi vulnérables aux infections. »

Un nouveau vaccin plus efficace, appelé Prevnar13®, nouvellement arrivé sur le marché, figure déjà parmi les vaccins habituels administrés aux enfants dès l’âge de deux mois, et sert aussi à immuniser les adultes séropositifs et les receveurs de greffe de moelle osseuse. L’Agence de la santé publique du Canada l’a récemment approuvé pour les adultes souffrant de néphropathie chronique, mais des recommandations précises n’ont pas encore été formulées.

Afin de déterminer la stratégie optimale de vaccination, l’équipe de recherche de la Pre Ulanova a récemment entrepris un essai clinique de ce vaccin chez les patients atteints de néphropathie chronique qui font appel aux Services de soins rénaux du CRSSTB.

Son but est de concevoir le meilleur protocole possible de prévention des infections pneumococciques chez cette population vulnérable. Étant donné que presque la moitié des patients des Services de soins rénaux sont autochtones, l’équipe de recherche fait particulièrement attention à l’efficacité de ce vaccin chez les personnes de cette origine.

Les études menées chez les populations autochtones ailleurs que dans le Nord de l’Ontario, comme chez les Navajos et les Autochtones d’Alaska, ont montré des taux d’infection pneumococcique de trois à cinq fois supérieurs à ceux de la population américaine en général. Un point important est que chez les Navajos, la néphropathie chronique est un facteur important de risque d’infection pneumococcique. Même si les raisons précises des taux accrus d’infection chez les peuples autochtones d’Amérique du Nord demeurent floues, la stratégie de vaccination doit tenir compte des besoins des peuples autochtones.

Pendant l’essai clinique, tout en surveillant la réponse immunitaire des participants à l’essai du Prevnar13®, l’équipe de recherche de la Pre Ulanova examinera l’origine ethnique des patients : « Il est possible qu’une adaptation du protocole d’immunisation soit nécessaire afin que tout le monde reçoive la protection appropriée. Nous sommes convaincus que notre étude donnera lieu à une stratégie optimale de prévention d’infections graves chez les Autochtones souffrant de néphropathie chronique ».