Des chercheurs de l’EMNO conçoivent un nouveau vaccin
Posted on May 27, 2014La professeure Marina Ulanova, Ph. D., chercheuse et professeure agrégée à l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) et ses collègues ont franchi des étapes importantes dans la mise au point d’un vaccin contre Haemophilus Influenza de type A (HIA), une bactérie pathogène invasive responsable d’infections graves qui peuvent provoquer un handicap permanent, des lésions cérébrales et la surdité. Ce travail est mené en collaboration avec le Conseil national de recherches du Canada à Ottawa et le Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg.
« Le Nord-Ouest de l’Ontario affiche le plus grand nombre de cas d’Haemophilus Influenza de type A après l’Arctique canadien, indique la Pre Ulanova. En plus, nous avons découvert que cette infection est beaucoup plus fréquente chez les Premières Nations que dans le reste de la population du Nord-Ouest de l’Ontario. »
« L’histoire révèle qu’il existe de nombreux exemples de recherches scientifiques contraires à l’éthique menées sur des membres des Premières Nations, explique le M. Eli Nix, Ph. D., chercheur-boursier postdoctoral à l’EMNO. C’est pourquoi beaucoup hésitent à participer à des recherches aujourd’hui. Nous travaillons avec des collectivités, des membres de conseil dans des portefeuilles de la santé, des instances tribales de la santé et des centres régionaux de santé pour veiller à ce que nos recherches englobent tout le monde et soient menées en collaboration, et afin d’établir des relations à long terme. Nous tenons à ce que nos recherches soient menées dans le respect de la culture et de manière appropriée. »
« Nous avons constaté que les membres des Premières Nations ont des anticorps plus puissants que les autres personnes, ajoute M. Nix. Nos travaux reposent sur l’hypothèse actuelle que la bactérie est davantage présente dans les Premières Nations, ce qui renforce le système immunitaire des personnes en bonne santé mais peut augmenter le taux d’infection chez celles dont le système immunitaire est affaibli. »
En plus de forger des partenariats avec de nombreuses collectivités des Premières Nations de tout le Nord de l’Ontario, Pre Ulanova et M. Nix travaillent avec les centres de contrôle et de prévention des maladies des États Unis. L’intérêt de ces centres pour le projet découle des taux élevés d’HIA en Alaska. Même si l’étude de ces deux chercheurs se concentre principalement sur le Nord-Ouest de l’Ontario, ils ont l’intention d’en élargir la portée pour inclure d’autres parties de la province afin de comprendre pourquoi ces infections surviennent surtout dans le Nord-Ouest.
« Notre plus grande question concerne l’épidémiologie de cette infection dans d’autres régions du Nord de l’Ontario, dit la Pre Ulanova. Nous savons qu’au Canada, l’infection prévaut beaucoup plus dans les régions nordiques que dans le sud. Nous planifions d’élargir nos recherches afin d’obtenir des données précises pour déterminer comment et pourquoi la bactérie est plus présente dans le nord. »
« La mise au point d’un vaccin contre Haemophilus Influenza de type A pourrait améliorer grandement les résultats pour la santé en protégeant les patients contre un agent pathogène néfaste, affirme le Dr Roger Strasser, le doyen de l’EMNO. Je félicite la Pr Ulanova et M. Nix et les membres de leur équipe de recherche d’entreprendre une étude importante qui a des incidences sur la santé de leurs concitoyens du Nord de l’Ontario. »
La Pre Marina Ulanova fera une présentation sur cette étude et la conception du vaccin lors de la neuvième Conférence annuelle sur la recherche en santé dans le Nord (CRSN) organisée à Sioux Lookout en collaboration avec le Sioux Lookout Meno Ya Win Health Centre les 6 et 7 juin 2014.