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Des chercheurs de l’EMNO conçoivent une méthode rapide de détection des algues bleu-vert dans les lacs

Posted on September 27, 2013

Les cyanobactéries, ou plus communément « algues bleu-vert », présentent un risque important pour la santé de la population du Nord de l’Ontario, surtout pour les personnes qui comptent sur l’eau des lacs pour leurs loisirs d’été ou pour la consommation. Entre autres symptômes, les cyanobactéries peuvent provoquer des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales, de la difficulté à respirer, des étourdissements et l’engourdissement des membres. La prolifération de ces algues menace d’entraîner la fermeture de l’accès à beaucoup de cours d’eau du Nord de l’Ontario.

Joe Eibl, Ph. D., chercheur à l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), est en train de concevoir en collaboration avec Gerry Dignard, de Canadian Shield Consultants, une nouvelle méthode rapide de dépistage des algues bleu-vert dans les lacs et cours d’eau. Leur étude suggère qu’elles peuvent être repérées à l’aide d’une technologie photographique aéroportée qui peut saisir les pigments de la bactérie vivante.

Même si l’étude est encore au stade de la validation, MM. Eibl et Dignard ont fort bien réussi à déceler la prolifération de ces algues dans le lac Nipissing à St. Charles (Ontario). Leur nouvelle méthode de dépistage est plus rapide que le processus actuel qui consiste à recueillir des échantillons dans une douzaine de lacs locaux, à les faire analyser à Toronto puis à renvoyer les résultats dans le Nord de l’Ontario où les renseignements sont diffusés. Avec ce processus, il s’écoule environ une semaine entre l’analyse de l’eau et la communication du problème au public.

Les essais de la méthode ont donné des résultats positifs. « Nous pouvons détecter les algues bleu-vert en utilisant d’une autre manière la technologie employée dans le secteur des ressources, explique Joe Eibl, chercheur à l’EMNO et chercheur principal responsable de l’étude. La technologie photographique décèle la chlorophylle des algues bleu-vert, ce qui nous permet de déterminer très rapidement les zones à risque. »

En plus de fournir rapidement à la population des renseignements sur la présence de ces algues dans les lacs locaux, selon MM. Eibl et Dignard, leurs travaux marquent la première étape d’une étude à poursuivre.

« Il nous reste à trouver une technologie ou une stratégie pour déceler les zones problématiques dès le début, quand les éléments nutritifs commencent à grandir, c.‑à-d. avant que les algues ne commencent réellement à fleurir, explique Gerry Dignard, PDG de Canadian Shield Consultants. Quand nous pourrons déterminer les zones à risque avant que le problème ne se déclare, nous pourrons alors le résoudre. »

MM. Eibl et Dignard sont en train de préciser les paramètres permettant de déterminer les conditions idéales pour photographier les lacs afin d’obtenir des données fiables. Ils ont l’intention de commercialiser cette technologie qui peut être largement utilisée dans le Nord.